Budapest, de notre correspondante.
Les Hongrois n'ont pas peur de l'alternance: depuis les premières élections libres de 1990, chaque scrutin a vu la défaite de la majorité sortante. Cette fois, c'est la coalition socialo-libérale qui en fait les frais. Le Parti socialiste (PSH, ex-communiste) n'a pas vraiment subi de défaite, car il n'a perdu qu'un peu plus de 100 000 voix depuis 1994 et obtient tout de même 134 sièges. Mais il est affaibli par la débâcle de son allié, les Démocrates libres (24 sièges).
Ces électeurs se sont reportés sur la Fédération des jeunes démocrates (Fidesz), qui a multiplié son score de 1994 par huit et remporte 148 sièges. Le président Arpad Göncz devrait charger Viktor Orban de former le prochain gouvernement. Pour s'assurer la majorité de 194 mandats, la Fidesz formerait une coalition avec deux partis de la droite conservatrice, les Petits Propriétaires et le Forum démocratique (respectivement 48 et 17 sièges).
Selon la presse hongroise, les Jeunes Démocrates tenteraient de confiner Jozsef Torgyan (Petits Propriétaires, droite radicale) à la présidence du Parlement. Le gouvernement serait essentiellement composé d'experts. Janos Martonyi, ancien secrétaire d'Etat de 1991 à 1994 et pro-européen convaincu, est pressenti aux Affaires étrangères, tandis que les Finances reviendraient à Zsigmond Jarai, président de la Bourse de Budapest. Un grand ministère de l'Economie irait à György Matolcsy, ancien expert de la Berd. Cependant, la réaction de la Bour