Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Un peu de morale dans un monde de brutes: les Quinze ont fait un premier pas dans cette direction, hier, en adoptant à Bruxelles un «code de bonne conduite de l'Union européenne en matière d'exportation d'armes». Des exportations doublement justifiées par les Quinze: d'abord, précise le préambule de ce code d'un nouveau genre, «les exportations dans le domaine de la défense sont compatibles avec le droit naturel de légitime défense reconnu par la Charte des Nations unies». Et puis surtout? , il ne faut pas oublier que les «intérêts économiques, commerciaux et industriels» sont loin d'être négligeables, même si les Quinze admettent que ces «incidences potentielles des exportations envisagées» ne doivent pas influencer «la prise en considération des critères relatifs aux droits de l'homme et à l'agression internationale». Certes, on peut regretter que les Quinze ne se soient pas dotés de règles plus contraignantes (Libération du 19 janvier): de fait, les Etats de l'UE demeurent libres, in fine, d'exporter leurs armes vers la plus sanglante des dictatures. Mais «c'est un progrès considérable» sur le plan international, selon les mots d'Hubert Védrine, le chef de la diplomatie française, qui a évité, dans la négociation de ce code, toute tentative de voir les exportations françaises placées sous la coupe collective de pays qui n'ont pas les mêmes intérêts que la France, voire pas d'industrie d'armement du tout. «Il s'agit d'une approche