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Libération

Helmut Kohl agite l'épouvantail rouge. Il dénonce une alliance locale des sociaux-démocrates avec les ex-communistes.

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publié le 27 mai 1998 à 2h16

Bonn, de notre correspondante.

Un spectre rouge hante la scène politique allemande. Les communistes ont permis, hier, l'élection d'un gouvernement social-démocrate minoritaire dans le Land de Saxe-Anhalt (ex-RDA). Douze voix manquaient au social-démocrate Reinhard Höppner pour être réélu ministre-président. Les communistes du PDS (Parti du socialisme démocratique, héritier du Parti communiste de la RDA) les ont livrées. En France, où les communistes participent au gouvernement national, la nouvelle mériterait à peine un haussement d'épaules. En Allemagne, ce timide début d'association des communistes au pouvoir, dans un des plus petits Länder du pays (moins de 3 millions d'habitants), s'annonce comme un sujet de polémique central de la campagne pour les législatives du 27 septembre.

«Ce jour représente une profonde césure dans l'histoire de la République fédérale d'Allemagne», a dramatisé hier le chancelier chrétien-démocrate Helmut Kohl. Le SPD «trahit un des principes» mêmes de la démocratie allemande: «Ne jamais coopérer avec les extrémistes ­ qu'ils soient de droite ou de gauche», accuse Kohl. Ce parallèle entre communistes et extrême droite est d'autant plus d'actualité que la Saxe-Anhalt est aussi le Land où le parti d'extrême droite DVU a obtenu un score record de 12,9% des suffrages aux dernières élections, fin avril.

Aux précédentes législatives de 1994, Helmut Kohl avait déjà fait de la menace rouge son principal thème de campagne, avec succès: à l'époque, Reinhard Hö