Un rebondissement, un de plus, dans la guerre de succession qui se
poursuit en Syrie: le président Hafez el-Assad vient de se réconcilier avec son frère Rifaat dont il avait pourtant organisé la chute, le destituant en février de toutes ses fonctions politiques, dont celle de vice-président de la République. Quelques signes sont venus indiquer une embellie entre les deux frères, dont un séjour remarqué de Rifaat dans un grand hôtel de Beyrouth pendant la fête musulmane de l'Aid el-Kebir et un autre de plusieurs semaines à Paris, qui témoignent qu'il a retrouvé une totale liberté de mouvement et qu'il entend le faire savoir. Certes, il n'a retrouvé aucune de ses fonctions perdues, mais le pouvoir en Syrie n'est pas seulement une question de poste hiérarchique. Destitué de son poste de vice-président de la République, le 8 février, par simple décret, il avait aussi perdu toutes ses responsabilités au sein du Baas, dont celui de président du tribunal du parti. Le 15 février, un bulletin interne l'avait même accusé de relations avec «des puissances étrangères» dans le but de déstabiliser la Syrie. Autrement dit de trahison. Des enquêtes financières, diligentées par Damas, étaient aussi en cours, semble-t-il pour percer sa formidable assise financière qui fait de lui l'un des hommes les plus riches de Syrie «Hafez a cassé son frère, croyant que celui-ci le menaçait. Or, depuis sa destitution, Rifaat a accepté sa chute et n'a pas tenté de résister. C'est une des raisons de leur r