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Libération

Une colonie juive champignon à Jérusalem-Est. Des élus palestiniens, venus investir le chantier, ont été molestés par l'armée.

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publié le 27 mai 1998 à 2h16

Jérusalem, de notre correspondant.

Adossé aux remparts de la vieille ville, en plein quartier musulman, un terrain vague abrite depuis hier une nouvelle colonie juive. Tranchant avec les maisons avoisinantes taillées dans la pierre et plusieurs fois centenaires, huit baraques en plastique et en tôle ont poussé en une nuit. Elles reposent sur des plaques de béton tout juste coulées. Des canalisations d'eau sortent d'un sol encore meuble. L'électricité vient d'être installée. Protégés par des soldats en tenue de combat, de jeunes zélotes relèvent les lourds battants métalliques interdisant l'accès du site. Coiffés de la kippa tricotée des sionistes religieux, ils sont couverts de poussière après des heures de labeur.

Des femmes et des enfants en bas âge les ont rejoints. Ils vont et viennent, sans prêter attention à la centaine de policiers et de gardes-frontières déployés tout autour du chantier et sur l'antique chemin de ronde. Les nouveaux maîtres des lieux prévoient de bâtir une grande yeshiva (une école talmudique) et des logements destinés aux élèves et aux professeurs. «Nous sommes décidés à rester ici», prévient leur porte-parole, Klila Harnoy. C'est leur réponse au meurtre, le 6 mai, d'un des leurs, Haim Kerman, quelques ruelles plus loin, sur la Via Dolorosa, le chemin de croix du Christ. «Une réponse sioniste», précise Klila Harnoy.

L'opération est le dernier coup d'éclat d'Ateret Cohanim, une association d'extrême droite, soutenue en sous-main par les autorités israél