Copenhague, envoyé spécial.
Le car de police est flambant neuf. Son compteur indique 131 km. Le chef de la police de Copenhague, présentait fièrement lundi à la presse ses dernières acquisitions antimanif, cinq véhicules renforcés et grillagés sur les huit récemment achetés à l'étranger. A l'approche du référendum sur le traité d'Amsterdam qui se déroule aujourd'hui au Danemark, cette exposition fleurant bon la démonstration de force n'avait pas manqué d'intriguer. Voire de provoquer.
Parmi les équipes de télé présentes, celle qui posait le plus de questions, était celle de TV Stop, une chaîne alternative d'extrême gauche, financée par la ville de Copenhague, tenue par différentes associations, autonomes, squatters, anti-UE, etc. Le journaliste de TV Stop, crête sur le crâne, se met à la place du conducteur. «C'est une occasion très intéressante pour nous», sourit Ulrik Kohl, le reporter, examinant attentivement les commandes et équipements des cars, filmés par sa camerawoman, sous l'oeil placide des policiers. Le référendum d'aujourd'hui rappelle de mauvais souvenirs à la police. En 1993, l'approbation du traité de Maastricht, amendé après le non de 1992, avait provoqué les plus violentes manifestations depuis la guerre. Plusieurs personnes avaient été blessées par balles par des policiers dépassés. Le climat d'aujourd'hui est beaucoup moins passionné. Selon un sondage présenté hier par le quotidien Politiken, 45% des Danois interrogées voteraient oui, 35% non. Restent ces