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Libération

Les rebelles abkhazes renvoient 40 000 Géorgiens sur les routes. Les séparatistes se seraient rendus maîtres de leur région.

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publié le 28 mai 1998 à 2h21

Moscou, de notre correspondante.

Plusieurs villages étaient hier encore en flammes dans la zone disputée par les séparatistes abkhazes et les volontaires géorgiens. Cinq ans après la fin de la guerre qui a vu la victoire des Abkhazes, ce regain de violence rappelle que, rien n'étant résolu sur le fond, le conflit couve toujours, menace la stabilité de la Géorgie et celle du Caucase.

Selon les agences de presse, les affrontements qui ont éclaté il y a dix jours auraient fait des dizaines de morts et provoqué la fuite de 40 000 réfugiés géorgiens. Sur la responsabilité des combats, chacun se renvoie la balle. Les Abkhazes accusent les Géorgiens de la Légion blanche ­ un groupe armé qui se bat pour le retour de l'Abkhazie dans le giron géorgien ­ de s'être infiltrés dans leur «république» pour mener des actes de sabotage. Les Géorgiens accusent les Abkhazes de «provocations». Il s'agit, en tout cas, des affrontements les plus sérieux depuis 1993.

Régulièrement, attentats à la bombe, explosions de mines, accrochages directs, ont lieu dans cette région de Gali, décrétée zone tampon dans le cadre de la cessation des hostilités. Mais ils restaient sporadiques. Au fil des ans, aidés par le Haut Commissariat aux réfugiés, les habitants, chassés par les sanglants combats de 1992-1993, étaient rentrés chez eux. Avant-guerre, la région était essentiellement peuplée de Mingréliens, ethnie proche des Géorgiens. Quelques années, voire quelques mois après leur retour, ces habitants viennent