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Libération
Interview

«La région est plus sûre, mais de façon perverse». Un haut responsable pakistanais justifie la riposte de son pays à l'Inde.

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publié le 30 mai 1998 à 2h32

Khursid Mahmood Kasuri, vice-président du parti au pouvoir au

Pakistan, la Ligue musulmane, a été envoyé par le premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, pour expliquer aux gouvernements européens la position de son pays. Libération l'a rencontré vendredi.

Pourquoi le Pakistan a-t-il décidé de tester sa première arme atomique?

Cette décision nous a été imposée par l'Inde. Si New Delhi n'avait pas franchi le pas, nous ne l'aurions pas franchi non plus. Si nous avions voulu, nous aurions pu le faire il y a quinze ans. A l'époque, nous nous y étions refusés par égard envers l'opinion internationale. Cela n'a pas été une décision facile. Mais le Premier ministre a été soumis à de très fortes pressions du public. L'ancien premier ministre Benazir Bhutto l'a accusé de faiblesse et appelé à la formation d'un gouvernement d'unité nationale, capable de répondre au chantage nucléaire de l'Inde. Mais nous voulions voir ce que la communauté internationale ferait pour contenir l'Inde. Nous avons été très déçus de constater que le sommet du G8 à Birmingham, dans son communiqué [sur les tests nucléaires indiens, ndlr], ne s'est même pas occupé des inquiétudes du Pakistan pour sa sécurité.

Est-ce une bombe «islamique»?

Non. C'est une bombe qui a été créée pour nous défendre contre l'expansionnisme et l'hégémonisme indien. C'est l'Occident qui a appelé cette bombe une bombe «islamique», afin de nous discréditer.

La bombe pakistanaise rend-elle une autre guerre avec l'Inde plus probable?

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