Beyrouth, envoyé spécial.
Ce devait être un casino, c'est devenu le symbole de la présence française au Liban. Gravement endommagée par quinze ans de guerre civile, la résidence des Pins où habite l'ambassadeur de France a été entièrement restaurée, à grands frais, et sera inaugurée, samedi après-midi, par le président Jacques Chirac, en visite officielle à Beyrouth.
Il y a quinze ans, le mardi 24 octobre 1983, François Mitterrand s'y était rendu dans des circonstances plus pénibles. La veille, 58 parachutistes français avaient été tués dans l'explosion de l'immeuble Drakkar. Le président de la République arrive à 8 heures du matin, se recueille dans la chapelle ardente, puis reçoit Amine Gemayel, son homologue libanais. A 15 heures 30, il repart pour Paris. La résidence n'est plus, alors, que le quartier général des Français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB). Elle a été le théâtre de combats, de pillages et de bombardements. Et d'un meurtre, celui de l'ambassadeur Louis Delamare, le 4 septembre 1981.
Parc d'attractions. C'était encore l'Empire ottoman et Azmi Bey était gouverneur de Beyrouth. Ce fonctionnaire de la Sublime Porte rêvait d'un parc d'attractions. Au sud de la ville, la municipalité possédait justement une forêt de pins, à mi-chemin entre la mer et le fleuve Nahr Beyrouth. Le 5 décembre 1915, Alfred Moussa Sursock signe finalement un bail de location pour 60 hectares de terrain. Propriétaire de la «société du Casino-Club ottoman», cet ho