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Libération

Pékin ne condamne pas ouvertement Islamabad. La Chine se voit octroyer de facto un rôle de modérateur régional.

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publié le 30 mai 1998 à 2h32

Pékin, de notre correspondante.

La Chine, qui veut à tout prix éviter une dérive nucléaire à ses frontières, a choisi de rester proche du Pakistan, afin de conserver son influence diplomatique auprès de son remuant allié. Le gouvernement chinois a réagi presque immédiatement, jeudi soir, à l'annonce des tests nucléaires pakistanais. Exprimant ses «regrets profonds» après ces essais atomiques, qui surviennent deux semaines après ceux de l'Inde, le porte-parole chinois a néanmoins mesuré ses mots afin de ne pas condamner directement le Pakistan.

«Le gouvernement chinois est très inquiet et mal à l'aise face à la course nucléaire en Asie du Sud. La Chine appelle les nations concernées d'Asie du Sud à abandonner immédiatement tous leurs programmes de développement d'armes nucléaires, afin d'assurer la paix et la stabilité en Asie du Sud», a déclaré l'agence officielle Chine nouvelle, reprise vendredi dans tous les médias chinois.

Une réponse bien différente de celle que Pékin avait formulée à la mi-mai, à l'annonce des expériences nucléaires indiennes. Après plus de 24 heures de réflexion, la Chine s'était déclarée «profondément choquée» et avait «fermement condamné» l'initiative indienne. Une guerre des mots s'est ensuivie et l'ambassadeur indien est retourné pendant quelques jours pour consultation à New Delhi.

Le Pakistan aurait prévenu la Chine de son intention de réaliser à son tour des tests nucléaires, a révélé jeudi l'agence d'information pakistanaise APP. Une délégation di