Beyrouth, envoyé spécial.
C'est connu. Jacques Chirac a une faiblesse pour le Liban et son président du conseil, le financier Rafic Hariri. Sans compter les coups de fil, il le voit quasiment tous les mois à Paris, mais il a jugé bon de retourner ce week-end à Beyrouth. Pour vendre ce voyage, le troisième fois en deux ans, le chef de l'Etat n'a pas mégoté. En bon «tour opérator», il a proposé un kit complet. La réouverture, samedi, de la résidence des Pins, l'ambassade française, ravagée pendant la guerre du Liban lui a permis de défendre l'initiative prise à Paris, le 18 mai, par le président égyptien Hosni Boubarak et lui-même pour relancer le processus de paix dans la région. Et au passage il a donné un petit coup de pouce à son «ami» Hariri, qui traverse une passe difficile, alors que se déroulent au Liban les premières élections municipales depuis 35 ans.
L'essentiel des entretiens, samedi, avec Rafic Hariri, puis avec le président libanais Elias Hraoui et le chef du Parlement Nabih Berri, a naturellement porté sur la situation au Proche-Orient au lendemain des propositions israéliennes - un retrait conditionnel, indépendant d'un accord sur le Golan avec la Syrie - et à quelques jours de la visite du président syrien Hafez el-Assad, à Paris. Face à l'inquiétude de ses interlocuteurs, Jacques Chirac ne s'est «pas dit optimiste», un doux euphémisme, alors que son naturel le porte plutôt à l'être. Dans le cadre symbolique de la résidence des Pins, il a réaffirmé son intentio