«J'ai vu à quel point ce pouvoir peut être absolu». De passage à Paris, Alassane D. Ouattara, directeur général adjoint du Fonds monétaire international, évoquait pour Libération le pouvoir dont dispose le président de la République en Côte-d'Ivoire. Un projet de loi renforçant les pouvoirs du président Konan Bédié était en train d'être discuté à l'Assemblée nationale. La commission des affaires institutionnelles l'a adopté le 28 mai.
Mandat de sept ans. Alassane Ouattara sait de quoi il parle pour avoir été, avant de faire carrière à Washington, le Premier ministre d'un Felix Houphouët-Boigny vieillissant: «Ce que je reproche à la structure, c'est ce que j'ai vécu moi-même», dit-il. «J'aurai pu convoquer le chef d'état-major pour enfermer quelqu'un sans procès, j'aurai pu dire au Parlement de changer de président, j'aurai pu demander à la Cour suprême de donner une autre interprétation à la Constitution...» Certes, les temps ont changé depuis que Henri Konan Bedié a succédé à Houphouët-Boigny, le père de l'Indépendance. Mais la nature du pouvoir? Les innovations constitutionnelles proposées la semaine dernière au Parlement vont dans le sens d'un renforcement du régime présidentiel. Il est prévu dans ce texte que la durée du mandat présidentiel passe de 5 ans à 7 ans, renouvelable. Qu'«en cas de force majeure», le président de la République sortant reste en place. Que le président ivoirien se réserve le droit de nommer un tiers des membres du Sénat. Ces disp