Islamabad, envoyé spécial.
Le docteur Abdul Quadeer Khan, ne boude pas son plaisir. Au lendemain d'une seconde vague d'essais nucléaires - soit un total de six explosions qu'il estime «absolument réussies» - le père de la bombe atomique pakistanaise recevait en personne, hier, dans le salon de sa villa, sur les hauteurs de la capitale. En mettant fin aussi ostensiblement à une discrétion forcée de plus de 20 ans, l'ingénieur en chef du laboratoire de recherche de Kahuta voulait démontrer qu'une page avait été tournée. «Je rêve de pouvoir enfin prendre ma retraite, maintenant que mon travail a permis d'assurer durablement la sécurité de mon pays et de mon peuple; notre système est relativement efficace, léger et précis. Nous n'aurons plus besoin de faire le moindre test dans un futur immédiat.»
Main sur le coeur. En clair, après avoir montré sa détermination à enchérir, le Pakistan propose à l'Inde un arrêt de jeu. Et pour rendre l'invite plus attrayante, c'est le maître d'oeuvre du programme nucléaire qui se charge de l'avance. Abdul Quadeer Khan a assuré, main sur le coeur, «qu'il n'existe pas de Pakistanais moins violent que moi. J'ai des chiens et des chats à la maison. Je nourris les singes dans les montagnes.»
Il rappelle que c'est l'Inde qui a lancé la course. Ainsi les autorités d'Islamabad auraient «longtemps résisté aux nombreuses pressions» qui les poussaient à répondre par des essais aux premiers tests de New-Dehli en 1974. Le Pakistan s'est résolu a faire exploser