Dakar, correspondance.
Encore une fois, le parti socialiste est sorti vainqueur des élections législatives qui se sont tenues le 24 mai. Selon les résultats officiels proclamés dans la nuit de vendredi à samedi, le PS, qui domine la vie politique au Sénégal depuis l'indépendance, remporte 93 des 140 sièges de députés à l'Assemblée, où il détiendra donc la majorité absolue. Ce résultat n'est toutefois pas aussi mirifique qu'il y paraît. Car le parti du président Diouf ne recueille que 50,1% des suffrages exprimés et doit se rendre à l'évidence. Si le mode de scrutin mi-majoritaire mi-proportionnel l'avantage, son électorat s'amenuise au fil des élections et se trouve maintenant essentiellement dans les zones rurales.
Ainsi, à Dakar et dans la banlieue populaire de Pikine, le PS a été battu par le PDS, le poids lourd de l'opposition, dirigé par Abdoulaye Wade. Autre revers symbolique, dans le bureau de vote où le chef de l'Etat et le Premier ministre avaient jeté leur bulletin dans l'urne sous les vivats et dans un concert de tam-tams, c'est le Renouveau démocratique de Djibo Ka qui est arrivé en tête. Certes, au niveau national, le tout nouveau mouvement créé par ce dissident du PS, ancien ministre de l'Intérieur, ne recueille que 11 sièges, derrière le PDS, qui en obtient 23. Mais il a réalisé une belle percée en s'imposant comme la troisième force politique du pays. Et il apparaît incontournable dans la perspective de la présidentielle prévue en 2000. Avec la fin de la bipol