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L'espionne russe qui «aimait» Einstein. Sotheby's met en vente des lettres du physicien à Margarita Konenkova.

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publié le 3 juin 1998 à 4h56

New York, de notre correspondant.

Une histoire d'amour entre Albert Einstein et une espionne russe à la veille de la guerre froide! La révélation ne vient pas d'un biographe du scientifique mais de Sotheby's, la maison spécialisée dans les ventes d'oeuvres d'art à qui l'on doit, il y a deux ans, celle du bureau de John F. Kennedy où fut signé le traité de non-prolifération nucléaire. A la fin du mois, Sotheby's à New York mettra aux enchères un ensemble de neuf lettres d'amour signées Albert Einstein. Les lettres, écrites en allemand, sont mises en vente par les héritiers de Margarita Konenkova, décédée en 1982 et à qui elles étaient adressées. Margarita Konenkova vécut aux Etats-Unis des années 20 à 1945, année où elle regagna l'URSS. Elle avait alors 51 ans. Einstein était, lui, âgé de 66 ans. Elle était l'épouse de Sergei Konenkov, le sculpteur russe à qui l'on doit le buste de bronze d'Einstein de l'université de Princeton. On lui prête également précédemment des idylles avec Serge Rachmaninov et Boris Chaliapine.

D'après Sotheby's, cette correspondance conserve la trace totalement dénuée d'ambiguïté des relations étroites qu'auraient nouées le scientifique et Margarita Konenkova pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon Paul Needham, le consultant chargé par Sotheby's de l'authentification de ces documents, ces lettres, même si elles ne permettent pas de déterminer combien de temps avait duré cette liaison, mettent en évidence le caractère passionné de leur relation au