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Libération

Islamabad et New Delhi en position de force. Leurs essais nucléaires ont réveillé l'intérêt des puissances «atomiques».

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publié le 5 juin 1998 à 5h05

Islamabad, envoyé spécial.

Scientifiques et militaires ont eu leur heure de gloire. Au Pakistan comme en Inde, dans le fracas des explosions nucléaires, la blouse blanche autant que l'uniforme servaient à conforter la ferveur nationaliste du bon peuple. Mais il semble que les dirigeants de la région jugent maintenant révolu le temps de la seule rhétorique de puissance. Un seuil déterminant a été franchi qui leur donne accès à la partie de poker atomique mondiale. Reste à discuter de leurs places respectives. Et la diplomatie reprend tout naturellement le devant de la scène, les ambassadeurs chassant des premières pages des journaux les chercheurs et les officiers qui les occupaient jusqu'alors. En gros titres à la une, tous les quotidiens d'Islamabad traitaient hier des nombreuses propositions internationales de médiation, ravis de voir les cinq Etats possédant officiellement la bombe dans leur arsenal montrer enfin une lueur d'intérêt pour la situation du sous-continent. Fût-ce un réveil tardif motivé par la crainte, les éditorialistes jugent capitale la réunion de Genève et s'interrogent sur les capacités de leur gouvernement à obtenir les meilleures garanties de sécurité pour l'avenir.

Dissuasion nucléaire. Les discussions promettent d'être particulièrement serrées. L'Inde et le Pakistan ont pris le risque de subir d'importantes sanctions économiques au nom de leurs intérêts stratégiques. Les chances sont maigres qu'ils acceptent aujourd'hui de fléchir de bonne grâce. La di