Dans son discours prononcé hier aux Nations unies lors de
l'ouverture de la session extraordinaire de l'assemblée générale consacrée à la lutte contre la drogue, Jacques Chirac a rappelé son opposition ferme à un régime assoupli à l'égard du cannabis. «La question d'une plus grande tolérance à l'égard de drogues que l'on a tort de qualifier de "douces est parfois posée. On va jusqu'à présenter sous un jour favorable les propriétés de tel ou tel psychotrope. Nous devons dire la vérité aux jeunes. Même quand une drogue n'induit pas de réelle dépendance physique, elle crée le risque d'une dépendance psychique qui n'est pas moins grave. Elle altère la personnalité, elle livre l'individu à une obsession. Elle atteint la capacité de vivre, d'agir, de créer des liens avec autrui. Elle conduit aux lisières de la délinquance. Elle enferme peu à peu dans un monde de silence et de souffrance. Elle expose à des formes de dépendance de plus en plus violentes.» Chirac a insisté également sur la nécessaire solidarité qui, selon lui, devrait s'exercer «à l'égard des toxicomanes». «Ils ont besoin d'entendre un langage qui ne soit pas seulement celui de la répression mais un langage d'attention humaine.» «Nous devons faire comprendre aux jeunes qu'en matière de drogue, transgresser l'interdit n'est pas une victoire sur la société mais une défaite sur eux-mêmes.» Bill Clinton, plus tôt dans la matinée a affirmé que sur les 17 milliards de dollars que Washington prévoit de consacrer l'an prochai