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Libération

Cachemire: le risque nucléaire maximum. Inde et Pakistan se sont déjà livré deux guerres pour cette région.

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Conflit entre l'Inde et le Pakistandossier
publié le 10 juin 1998 à 5h23

Chokothi, envoyé spécial.

Un élégant pont suspendu, jeté sur les gorges de la Kunhar River, ouvre l’accès à la vallée du Cachemire. Mais la majesté de l’ouvrage, pas plus que la beauté du lieu, ne saurait détourner de sa tâche la troupe affectée à sa garde. Derrière une barrière doublée de chevaux de frise, veillent les soldats pakistanais. Personne ne franchit ce barrage sans les laisser-passer adéquats et une escorte vigilante. Un panneau libellé en anglais rappelle cette simple règle: «Aucun étranger au-delà de cette limite.» On entre ici dans une zone militaire, certainement le secteur le plus observé de la planète depuis que l’Inde et le Pakistan ont procédé à leurs séries d’essais nucléaires. Pour ces montagnes escarpées, à demi-déboisées, les deux pays se sont déjà livré deux guerres. Les accrochages y sont fréquents, voire quotidiens.

«Le chaudron du Cachemire est devenu une menace pour tout le sud de l’Asie depuis que l’Inde et le Pakistan sont en possession de l’arme atomique», estime le général Ayaz Ahmed Khan, ancien patron de l’aviation pakistanaise. «Ici, la situation diffère grandement de celle qui prévalait entre les Etats-Unis et l’URSS au temps de la guerre froide. Aucun océan ne sépare les deux parties. Leurs soldats se tirent dessus chaque jour que Dieu fait.» Le vieux général ajoute: «Une telle proximité géographique joue un rôle critique, car elle ne laisse à personne le temps de prendre une décision rationnelle en cas d’attaque.» Une situation d’autant p