Menu
Libération

Ambassadeurs SDF en Biélorussie

Article réservé aux abonnés
publié le 11 juin 1998 à 5h31

Jamais à court d'idées pour prouver son autoritarisme, d'autant plus

sans bornes qu'il est breveté soviétique, le président de la Biélorussie, Alexandre Loukatchenko, entend mettre à la porte de leur douillette résidence les ambassadeurs des Etats-Unis, de France, du Japon, de Grande-Bretagne, etc. Une vingtaine d'ambassades ont reçu l'ordre de quitter leurs résidences sises à Drozdy, à 6 km de Minsk, la capitale de la Biélorussie, avant le 10 juin, des travaux «urgents» devant y être effectués pour endiguer la «pollution». Il n'a pas été précisé de quelle pollution il s'agissait, en tout cas cette dernière ­ tel le nuage de Tchernobyl s'arrêtant au-dessus du Rhin ­ ne semble pas affecter la résidence du Président dont les murs sont mitoyens avec certaines des ambassades visées. L'Etat de Biélorussie a proposé un relogement dans des appartements du centre de Minsk, situés dans des immeubles de douze étages, ou dans des datchas à bonne distance de la capitale. La France a fait savoir tout ce que «ces mesures» avaient «d'inadmissible», le gouvernement américain s'est dit prêt à «répondre de manière appropriée», David Spekhart, l'ambassadeur, allant jusqu'à parler d'incident «sans précédent depuis la guerre froide». Si des ambassadeurs de la CEI ont déjà plié bagages, l'ambassadeur français Bernard Fassier, ses collègues américains, britanniques, polonais, allemand, italien, lituanien, japonais et indien sont entrés en résistance. Ils refusent de quitter les lieux, s'estimant, e