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Libération

Après la bataille, visite guidée par l'armée serbe. Les journalistes se sont rendus notamment dans le bourg de Decani, abandonné par ses habitants.

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publié le 11 juin 1998 à 5h30

Decani, envoyée spéciale.

A droite les fortifications, à gauche les tranchées creusées autour des maisons par les guérilleros. Debout, sous l'objectif des caméras, Sreten Lukic, général de la police de Serbie, fait pour les journalistes étrangers la visite guidée des destructions de Decani, gros bourg du sud du Kosovo presque entièrement déserté par sa population albanaise lors des récents combats qui ont opposé la police serbe aux groupes de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Dans l'air, flotte une odeur de charogne, d'animaux crevés ou calcinés. Les dommages sont importants: dans certains quartiers des maisons entières ont brûlé, les magasins sont ravagés. Mais on est loin du «Vukovar du Kosovo», comme l'ont clamé les réfugiés, faisant référence à la ville martyre croate, et partis après les premiers accrochages rejoindre l'Albanie après une marche exténuante dans les montagnes.

«Corridor». Le général Lukic explique que les opérations menées à partir du 29 mai par ses troupes avaient un objectif limité: rouvrir la route entre Pec, la deuxième ville du Kosovo, et Djakovica, coupée par les «terroristes» de l'UCK qui avaient établi une tête de pont dans plusieurs villages situés à l'entrée de Decani, bloqué pendant près d'un mois. Ce gros bourg avait pris une importance stratégique, puisqu'il était situé sur un axe permettant à l'UCK de faire circuler hommes et armes de la frontière de l'Albanie jusqu'au centre de la province du Kosovo. «L'intention des terroristes, dit le