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Libération

Guinée-Bissau: assaut contre les putschistes. Le Sénégal a envoyé au président Viera plusieurs centaines de soldats.

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publié le 11 juin 1998 à 5h32

Dakar, correspondance.

Le président bissauguinéen n'est plus seul pour faire face au soulèvement militaire qui a éclaté dimanche dans la capitale de cette ancienne colonie portugaise. Les forces loyales au président Nino Viera disposent maintenant du soutien de plusieurs centaines de militaires venus du Sénégal par bateau et d'une quarantaine de soldats de Guinée-Conakry, qui sont déployés autour du port et de la présidence. A coup de tirs d'armes lourdes, les nouveaux contingents et leurs hôtes tentaient hier soir de déloger les putschistes emmenés par le général Mané, l'ancien chef d'état-major. Ces derniers, qui ont déjà résisté à plusieurs autres assauts, ne manifestent pas l'intention de céder. Le chef de la junte a été très clair dans ses exigences. Il a appelé le chef de l'Etat à démissionner et les militaires à déposer les armes «pour éviter une effusion de sang». De fait, les forces rebelles occupent toujours des positions stratégiques. Outre un quartier du nord de Bissau, elles tiennent la zone de l'aéroport, fermé depuis dimanche, ainsi que deux casernes.

Plus tôt dans la journée, des parlementaires bissauguinéens avaient tenté une médiation pour «trouver une solution pacifique à la crise». Le président Viera avait donné son accord pour engager le dialogue avec les rebelles «si ceux-ci acceptent de ne plus tirer». Maisla médiation a échoué, les parlementaires n'ayant pu obtenir des garanties de sécurité suffisantes. Après la rupture des pourparlers, le général Ansum