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Libération

«Les armes étaient utilisées sur autorisation de Paris». L'ancien ministre rwandais de la Défense auditionné hier.

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publié le 11 juin 1998 à 5h31

L'ancien ministre de la Défense du Rwanda (1992-93), James Gasana, a

révélé hier combien l'armée française a pu être impliquée dans les combats entre les forces du président Habyarimana et les «rebelles» tutsis du FPR, de 1990 à 1993. Auditionné par les députés de la Mission d'information sur le Rwanda, cet ancien responsable hutu a expliqué que les «armes d'appui (obusiers de 105 mm, ndlr) étaient utilisées sur autorisation de la France». «L'un des moyens de contrôle» sur l'armée rwandaise était «la gestion de nos stocks» d'obus, a-t-il précisé. Seul «un stock minimal nous avait été donné» par la France et il «n'était pas suffisant» pour affronter le FPR «en cas de crise». «Nous nous adressions alors à l'ambassadeur ou à l'attaché militaire français. Les armes arrivaient relativement rapidement.» Leurs «conditions d'utilisation» étaient «rigoureusement contrôlées» par les Français, s'est souvenu James Gasana. Ce Hutu «modéré» a dû fuir son pays en juillet 1993 à la suite de menaces de mort proférées par des extrémistes de son propre camp. Il vit aujourd'hui en Suisse.

La France «n'était pas l'un de nos principaux fournisseurs d'armement», a indiqué l'ancien ministre de la Défense. Les Forces armées rwandaises (FAR) étaient équipées d'armes légères achetées en Afrique du Sud, en Egypte, en Chine, en Pologne, en Grèce et en Israël, car «les prix français étaient supérieurs à ceux de la concurrence». Toutefois, Paris a été «le plus grand fournisseur d'équipements spécialisés p