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Libération

Coulisses. Europe. Zizanie à droite

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publié le 13 juin 1998 à 5h41

C'est le schisme chez les démocrates-chrétiens européens. Romano

Prodi, le chef du gouvernement italien, a décidé de boycotter le sommet prévu dimanche à Cardiff, avant le Conseil européen, entre Helmut Kohl et les Premiers ministres belge, espagnol et luxembourgeois. Tous appartiennent à des partis membres du Parti populaire européen (PPE), qui a eu le malheur, mardi, d'admettre en son sein vingt eurodéputés de Forza Italia, le parti de Berlusconi. C'est moi ou lui, tonne le président du Conseil italien, annonçant dans une lettre ulcérée au Belge Wilfried Martens, leader du PPE, «l'interruption de (sa) collaboration». Prodi est d'autant plus furieux que Martens compte, de surcroît, convier Silvio Berlusconi au prochain sommet des leaders démocrates-chrétiens européens, en décembre à Vienne. Comment siéger dans le même club que son principal opposant? Mais le pire, pour Prodi, est de savoir que cet affront a été entièrement manigancé par Helmut Kohl, avec l'appui de l'Espagnol José Aznar. «Je n'ai pas construit l'Europe pour la laisser aux mains des socialistes», a expliqué le chancelier allemand à son collègue italien, lors de leur dernier tête-à-tête. Or l'annexion des berlusconiens est un coup double pour la CDU de Kohl: faire pièce à la domination du Parti socialiste européen (PSE) au Parlement de Strasbourg et contrecarrer le projet des gaullistes français d'établir, à la droite du PPE, un pôle eurosceptique, auquel auraient pu un jour se rallier les conservateurs britan