Washington de notre correspondant
«Ian Restil, pirate de l'Internet âgé de 15 ans qui ressemble à une version adolescente de Bill Gates, est en rogne: "Je veux plus de fric. Je veux un voyage à Disney World" une souscription à vie à Playboy. Et à Penthouse. Du fric! Je veux du fric!»["] De l'autre côté de la table, les dirigeants d'une société de programmation informatique californienne, Jukt Micronics, écoutent, et tentent de le satisfaire"» Cet article, «Au paradis des pirates du Net», publié en page 11 de l'hebdomadaire libéral The New Republic le 18 mai avait attiré l'attention, et l'envie, du petit monde journalistique de Washington. Encore un scoop incroyable de Stephen Glass, avaient soupiré les jaloux en lisant son portrait de ces jeunes «pirates» que les sociétés de la Silicon Valley recrutent à prix d'or après qu'ils ont pénétré leurs systèmes de sécurité informatique. Stephen Glass, 25 ans, avait multiplié depuis trois ans, dans The New Republic mais aussi dans d'autres grandes publications comme George, Harper's et Rolling Stone les «coups» des reportages étonnants, drôles, bien écrits, provocants.
Il y avait eu cette virée dans les coulisses d'une réunion de jeunes militants du parti républicain à Washington, dévoilant les beuveries, la marijuana et la promiscuité sexuelle de ces croisés des «valeurs familiales». Ou bien la visite à une convention des vendeurs de gadgets politiques de Rockville (Maryland), où l'on pouvait acheter une poupée gonflable de Monica