Cardiff, envoyé spécial.
L'Union européenne est comme un boxeur après le combat. Sonnée. La course vers la monnaie unique, qui a mobilisé toute l'énergie des pays membres durant presque six ans, s'est achevée, dans les temps prescrits par le traité de Maastricht, le 1er mai dernier, par la qualification de onze pays sur quinze (la Grande-Bretagne, le Danemark, la Suède et la Grèce restent sur le bord du chemin). Cela ne s'est pas fait sans sacrifice, sans renoncement, sans douleur. Aussi, pour l'instant, l'Union européenne reprend son souffle et n'a manifestement pas la tête à ouvrir d'autres chantiers.
Plus d'impulsion. C'est pourquoi le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement qui s'ouvre aujourd'hui à Cardiff, en Grande-Bretagne, pour s'achever demain, sera un «non-sommet», un sommet de «pause». Aucune décision d'importance n'est attendue et ce, pour la première fois depuis longtemps. Cela, non pas parce qu'il n'y a pas de sujets importants à discuter (l'agenda 2000, c'est-à-dire le financement de l'Union européenne pour les années à venir et la réforme des aides régionales et de la politique agricole commune, le tout dans la perspective de l'élargissement, ou encore les plans nationaux pour l'emploi), mais tout simplement parce que le temps de les résoudre n'est pas venu. La situation intérieure allemande joue un rôle non négligeable dans cette étrange atmosphère d'entre-deux: tant que les élections législatives du 27 septembre prochain n'auront pas eu lieu, Bo