Beyrouth, envoyé spécial.
Les partisans des Forces libanaises (FL) fonçant dans la nuit beyrouthine, drapeaux au vent et Klaxon bloqués, pour fêter l'élection de leur représentant au conseil municipal de la ville. Sur une liste parrainée de surcroît par Rafic Hariri, le Premier ministre qui demandait il y a quatre ans la dissolution de cette ancienne milice chrétienne radicale dirigée par Samir Geagea, condamné plusieurs fois à la prison à vie et détenu dans les sous-sols du ministère de la Défense: personne n'aurait imaginé une telle scène il y a peu. Pour la première fois depuis la fin de la guerre en 1990, l'ensemble des électeurs et partis chrétiens ont participé aux élections municipales, dont le quatrième et dernier tour s'est tenu hier dans la vallée de la Bekaa. «Le boycott n'a fait que nous affaiblir, explique dans l'euphorie de la victoire un jeune partisan des FL. Il faut en passer par là si l'on veut que notre chef sorte de prison.» Un aouniste le toise avec mépris, mais même les partisans du général en exil Michel Aoun, l'opposant le plus irréductible à la présence syrienne et à ses 35 000 soldats, ont participé aux premières municipales depuis 1963 à Beyrouth.
Défoulement démocratique. Le scrutin, tenu avec un an de retard, a pris l'aspect d'un grand défoulement démocratique, les taux de participation dépassant 60%, à l'exception notable de Beyrouth. «La Syrie a décidé de laisser faire car, quels que soient les résultats, ce scrutin ne remet pas en cause ses inté