Les délégués de plus de cent pays se réunissent aujourd'hui à Rome
jusqu'au 17 juillet pour définir un projet de Cour criminelle internationale (CCI) permanente destinée à juger les auteurs de crimes contre l'humanité, de guerre ou de génocide. Bien que la communauté internationale soit globalement d'accord pour créer un tel tribunal, c'est un travail gigantesque qui attend les délégués car de profondes divergences subsistent sur la nature de cette Cour. Le débat essentiel porte sur son indépendance par rapport au Conseil de sécurité de l'ONU, au sein duquel cinq Etats disposent d'un droit de veto. Si la Grande-Bretagne figure parmi les pays préconisant une indépendance d'action totale pour la CCI, les autres membres permanents du Conseil de sécurité sont plus réticents. Des membres du Congrès américain ont averti que la création de la CCI ne sera jamais ratifiée par les Etats-Unis si le Conseil de sécurité n'y dispose pas d'un droit de veto. Mais, pour le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui ouvrira la conférence, «la perspective d'une Cour criminelle internationale contient la promesse d'une justice universelle».
Créer une Cour internationale permanente pour juger les crimes les plus graves indépendamment des Etats représente le projet le plus ambitieux de la communauté internationale depuis la création de l'ONU. William Bourdon, avocat et secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), fut l'un des premiers à agir pour la naissance d