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Libération
Reportage

Angola: la paix en péril. L'Unita rechigne à rendre «ses villes» à l'administration.

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publié le 18 juin 1998 à 3h50

Luanda envoyée spéciale,

Jamais, depuis quatre ans, la situation n'avait été aussi tendue en Angola. Dans 8 des 18 provinces du pays, des villages, des représentants du gouvernement, des Casques bleus de l'ONU, des ONG, ont été la cible d'attaques qu'il devient difficile d'attribuer au seul banditisme des combattants démobilisés de la guerre civile. Il y a une semaine, Médecins sans frontières (MSF) a dû évacuer ses deux missions dans le nord et le nord-est du pays. Elles étaient installées dans des villes «rendues» par l'Unita de Jonas Savimbi au gouvernement d'union nationale, mené par le MPLA du président Dos Santos. Un matin, l'équipe de MSF s'est réveillée dans des villes désertées: le gouverneur, l'Unita, la police et même les malades avaient fui, de peur d'une «attaque», menée par on ne sait qui. Le gouvernement accuse l'Unita, qui accuse la police de persécuter ses militants et d'«organiser» les incidents. Dans ce pays où les amputés se comptent par dizaine de milliers, on remine. Des cadres de l'Unita reprennent le maquis. En avril, pourtant, les Angolais croyaient à la paix. Une paix qui permettrait à ce pays riche en pétrole et en diamant de reconstruire une économie dévastée par vingt ans de guerre civile. Une partie des dispositions contenues dans les accords de paix signés à Lusaka, en Zambie, en novembre 1994, avait été en effet appliquée. Il restait essentiellement deux points litigieux: le gouvernement ne s'était pas occupé sérieusement de désarmer la popul