Luanda envoyée spéciale
Alioune Blondin Beye est le représentant spécial de l'ONU en Angola. Interview.
Les menaces du Conseil de Sécurité permettront-elles de sortir de l'impasse?
C'est à l'Unita de décider. Si Savimbi tient ses engagements, les sanctions ne seront pas appliquées ! les dates butoirs ont été déjà modifiées trois fois, ce qui crée une situation malsaine. Le conseil de Sécurité accepte d'attendre jusqu'au 25 juin, comme le demande Savimbi. Cette date sera un test majeur. Il n'est pas bon d'être complice de la prolongation inutile des souffrances du peuple angolais.
Quels sont les risques pour l'Angola?
Si l'ONU n'avait pas réagi début mai, l'Angola serait peut-être déjà en guerre. Le plan de sortie de crise étant une façon de dire aux deux partis «montrez que vous avez la volonté politique d'arrêter l'escalade».
L'ont-ils montré?
Du côté du gouvernement, oui. Dans le plan, l'ONU demandait au Président de faire cesser la propagande anti-Unita dans les média ! c'est fait. Nous demandions également que la police nationale cesse ses exactions. Je ne dis pas que tout est réglé, mais il y a eu des efforts. Du côté de l'Unita, je ne me prononce pas. Je jugerai le 25 juin. Mais si la situation n'est pas normalisée, le gouvernement peut passer à l'action par la force. Et si Savimbi est chassé par la force, il va allumer le feu partout.
La communauté internationale n'a-t-elle pas déjà fait preuve d'indulgence vis-à-vis de Luanda, lors de l'intervention de ses troupes dans le