Washington a décidé de jouer ouvertement la carte Khatami. C'est au
moment où le président iranien fait face à une guerre ouverte de la faction ultraconservatrice que le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright a fait, hier à New York, une proposition spectaculaire sur une normalisation des relations avec Téhéran, la première depuis la rupture entre les deux pays, il y a dix-huit ans. «Si un tel processus peut être entamé et maintenu d'une manière qui réponde aux préoccupations des deux parties, alors, aux Etats-Unis, nous pouvons voir la perspective de relations très différentes. Lorsque le mur de la méfiance tombera, nous pourrons développer avec la République islamique, quand elle sera prête, un programme menant à des relations normales», a-t-elle déclaré. Le jour choisi pour cette déclaration ne doit sans doute rien au hasard: dimanche, l'équipe iranienne affrontera celle des Etats-Unis pour la Coupe de monde de football.
Dans un discours clé devant l'Asia Society, Madeleine Albright a reconnu les changements intervenus en Iran depuis l'élection, en mai 1997, de Mohammed Khatami. Elle a aussi fait l'éloge du président iranien, qui, a-t-elle déclaré, «doit être respecté puisqu'il a été choisi par le peuple». Une déclaration qui revient à lui décerner un brevet de démocratie et un certificat de légitimité, visiblement destinés à le renforcer à l'heure où deux de ses proches, le maire de Téhéran, Mohammed Karbastchi, et le ministre de l'Intérieur, Abdallah Nouri, se tro