Les autorités de Belgrade continuent de souffler le chaud et le
froid trois jours après la rencontre entre Boris Eltsine et Slobodan Milosevic à Moscou, où ce dernier s'était engagé à respecter la plupart des exigences du groupe de contact (Etats-Unis, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, France) pour faire baisser la tension au Kosovo, province du sud de la Serbie peuplée à 90% d'Albanais de souche. «Notre pays se défendra autant qu'il le pourra», a déclaré hier Ivica Dacic, porte-parole du SPS, ex-communistes au pouvoir, évoquant les menaces militaires de l'Otan. Mais il a en même temps rappelé que le président Milosevic «appliquera à la lettre ce qui est inscrit dans la déclaration de Moscou». Malgré leurs promesses, les autorités serbes n'ont toujours pas permis jusqu'ici aux organisations humanitaires, dont le CICR (Comité international de la Croix-Rouge), d'avoir accès aux populations victimes des combats dans l'ouest du Kosovo. Un convoi a pu se rendre à Pec et à Decani, mais les délégués du CICR n'ont pas été autorisés à quitter la route qui relie des localités quasi désertes, pour évaluer les besoins des populations civiles ayant fui et leur apporter une première aide alimentaire et médicale. L'homme fort de Belgrade reste tout aussi intransigeant dans son refus de retirer les forces armées de cette province. «Elles y resteront aussi longtemps que nous serons un pays souverain qui défend son intégrité territoriale», a affirmé son porte-parole, ajoutant que les forces