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Libération

La chronique des valeurs. Croisade anti-homos aux Etats-Unis. Les conservateurs cajolent l'électorat chrétien en vue de la présidentielle de 2000.

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publié le 19 juin 1998 à 3h56

Washington, de notre correspondant

«L'homosexualité est un péché.» Trent Lott, sénateur du Mississippi, a rallumé, par cette petite phrase, la controverse sur la place des «gays» dans la société américaine. «Il y a des gens qui ont des problèmes de toxicomanie, de kleptomanie, ou qui sont obsédés par le sexe" Il faut les soigner. C'est pareil pour les homosexuels», a dit le chef de la majorité républicaine au Sénat. Le Texan Dick Armey, de la Chambre des représentants, a enfoncé le clou: «La Bible est très claire là-dessus, et j'ai foi en la Bible comme le sénateur Lott.» Les deux politiciens conservateurs invoquent l'épître aux Corinthiens où saint Paul prévient que «fornicateurs, idolâtres, adultérins et ceux qui abusent de leur corps avec d'autres hommes» seront exclus du royaume des cieux. Ils prolongent l'offensive anti-gay lancée par une star du football américain, Reggie White, des Green Bay Packers, par ailleurs pasteur de son état. Il avait dénoncé en chaire «le péché» d'homosexualité et reçu le soutien des candidats potentiels à l'investiture du parti républicain pour les présidentielles de 2000. Du président de la Chambre, Newt Gingrich, à l'ex-Vice-président Dan Quayle, tous ont fait de l'épître aux Corinthiens leur bible de campagne électorale.

Début juin, la convention nationale des Baptistes du Sud avait invoqué le même texte de saint Paul pour renouveler son appel au boycott des produits de Disney, qui organise des «journées portes ouvertes aux homosexuels», à