Menu
Libération

Coulisses Bruxelles. L'Europe trop chère pour Bonn

Article réservé aux abonnés
publié le 20 juin 1998 à 4h01

Helmut Kohl l'a rappelé lors du sommet de Cardiff: l'Europe coûte

trop cher à l'Allemagne et il faut que cela change. Même s'il n'a pas bataillé pour obtenir immédiatement un «chèque», il a fait savoir qu'il ne renoncerait en aucun cas à obtenir satisfaction. «Méfiez-vous de ce que l'on vous dira», a-t-il expliqué: la question de la contribution allemande au budget communautaire «ne sera réglée qu'au deuxième jour du conseil européen de Bruxelles de mars 1999 et tard dans la nuit». Et d'ajouter: «Il ne faut pas compter que je cède sur ce point parce je suis un europhile fanatique.» Même s'il perd les élections du 27 septembre, son adversaire social-démocrate, Gerhard Schröder, poursuivra ce combat fort populaire outre-Rhin. Le raisonnement allemand est simple: Bonn verse plus au budget qu'elle n'en reçoit (le différentiel en sa défaveur est de 69 milliards de francs), ce qui fait d'elle le premier contributeur net de l'Union. L'Allemagne réclame donc un rabais de 23,5 milliards de francs par an" Le raisonnement du chancelier est simpliste, comme l'admettent, en privé, la plupart des diplomates allemands: d'une part parce que la contribution allemande (29,2 % du total) représente à peu près sa part dans le PNB de l'Union européenne (27,4 %). D'autre part, parce que les retours engendrés par le Marché unique pour l'économie allemande sont bien supérieurs à la somme des subventions reçues de Bruxelles. En outre, il faudrait bien que d'autres comblent le trou financier ainsi créé