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Libération

Netanyahou dessine le grand Jérusalem. Le projet assure une majorité écrasante à la population juive.

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publié le 22 juin 1998 à 4h03

Jérusalem, de notre correspondant.

Benyamin Netanyahou passe outre aux mises en garde américaines. Son projet d'un «grand Jérusalem», qualifié par le Département d'Etat «d'extrêmement provocant», a été adopté hier en Conseil des ministres. Le plan, qui entrera en vigueur l'an prochain, renforce spectaculairement la «capitale éternelle et unifiée d'Israël» au détriment de sa partie arabe, conquise en 1967, et annexe de facto les colonies situées à sa périphérie. La Ville sainte double pratiquement de volume. Elle avale toutes les localités situées sur son flanc ouest. Shoresh, Motza, Tzur Hadassah" ces banlieues résidentielles qui se trouvent à l'intérieur des anciennes frontières d'Israël sont inclues dans le nouveau tracé municipal. Leur rattachement permet l'émergence, à l'échelle du pays, d'une véritable mégapole. D'après les projections du gouvernement, la population de Jérusalem devrait ainsi passer de 600 000 personnes aujourd'hui à plus de 1 million en 2020.

Forte natalité.Cet afflux démographique assurera une majorité écrasante à la population juive. C'est l'objectif déclaré du Premier ministre, qui répond ainsi aux inquiétudes du maire, Ehud Olmert. Malgré leurs efforts, les autorités ne parviennent pas à réduire la présence arabe à Jérusalem. Les Palestiniens représentent près d'un tiers des habitants. Ils obtiennent des permis de construire au compte-gouttes et souffrent de discriminations. Mais, du fait d'une très forte natalité, leur part tend à augmenter légèrem