Jérusalem, de notre correspondant.
Pourquoi ne pas consulter directement les Israéliens sur la suite du processus de paix? Après un an et demi d'arrêt des négociations, Benyamin Netanyahou examine la possibilité d'organiser pour la première fois dans l'histoire de l'Etat hébreu un référendum. L'opposition travailliste et plusieurs de ses ministres dénoncent une nouvelle manoeuvre dilatoire. Une telle mesure renverrait, sinon aux calendes grecques, au moins à plusieurs mois un éventuel retrait de Tsahal de Cisjordanie.
Huit ministres y sont favorables. Six autres s'y déclarent opposés. Netanyahou réserve sa réponse. Des batteries de juristes, mobilisées par la chancellerie, examinent le projet. Les deux principaux quotidiens locaux évoquent «une blague» au goût douteux. Ce débat constitutionnel peut en effet paraître surréaliste en l'absence d'un accord avec les Palestiniens sur l'étendue d'un redéploiement militaire et ses modalités.
Le ministre de la Justice, Tzahi Hanegbi, suggère un référendum consultatif, une sorte de sondage grandeur nature. Mais «le gouvernement ne pourra ignorer le résultat» du scrutin, s'empresse-t-il d'ajouter. Un véritable plébiscite nécessiterait un changement de la Loi fondamentale. Ce qui, selon certains spécialistes de droit constitutionnel, pourrait prendre plus d'un an. En sollicitant seulement l'avis des électeurs, le ministre de la Justice espère écourter la procédure à «90 jours». Netanyahou, en revanche, ne voit pas l'intérêt de soumettre