Moscou, de notre correspondante.
Confronté à une crise financière de plus en plus menaçante, Moscou a brusquement dramatisé l'enjeu hier. Si le pays ne parvient pas à surmonter ses difficultés, a averti le Premier ministre, Sergueï Kirienko, qui présentait son programme anticrise, «il faudra cesser de parler de démocratie» en Russie. De son côté, le président, Boris Eltsine, a qualifié la situation d'«alarmante».
Ces propos coïncident avec l'arrivée hier à Moscou d'une délégation du Fonds monétaire international (FMI). Pour les dirigeants russes, qui réclament une aide exceptionnelle de 10 à 15 milliards de dollars, cette visite est cruciale. La fermeté de leurs déclarations, hier au Parlement, visait ainsi, entre autres, à convaincre le FMI de la sincérité de leurs efforts et de la gravité de la situation. «Soit le gouvernement réussit à jeter les bases de sa politique fiscale ["], soit il faut cesser de parler de démocratie et reconnaître que le pouvoir n'est pas en mesure» de gérer l'économie, a affirmé Kirienko. Auparavant, il avait estimé que la crise fiscale l'incapacité de l'Etat à collecter les impôts et donc à assurer ses recettes mettait en cause «les principes de base de l'existence de l'Etat».
Le programme anticrise exposé devant les élus était déjà en grande partie connu. L'Etat s'engage à économiser 42 milliards de roubles (42 milliards de francs) cette année, en coupant notamment dans les effectifs de la fonction publique. Le chiffre de 200 000 départs n'a p