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Libération

Le rapt jamais vraiment élucidé de Segundo Marey. En 1983, les GAL enlevaient par erreur un Espagnol à Hendaye. Que faisait la police française?

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publié le 24 juin 1998 à 4h14

L'enlèvement le 4 décembre 1983, à Hendaye, d'un représentant de

commerce espagnol âgé de 51 ans, Segundo Marey, avait défrayé la chronique. Il intervenait au moment où les GAL (Groupes antiterroristes de libération) commençaient à frapper en France. Deux réfugiés basques venaient d'être enlevés dans une rue de Bayonne. Leurs corps ont été exhumés près d'Alicante en 1995, les jeunes gens avaient été torturés à mort.

En France, ces commandos faisaient figure de novices. Tout leur était bon dans la chasse aux nationalistes basques: mitraillages aveugles, embuscades approximatives, erreurs de cible. C'est ainsi que Segundo Marey avait été confondu avec le réfugié Mikel Goikoetxea. Lorsqu'ils se sont aperçus de leur erreur, ses ravisseurs l'ont relâché. Trois d'entre eux ont été arrêtés et traduits devant les tribunaux français. Mutations discrètes. Parmi toutes les actions des GAL en France, «l'affaire Segundo Marey» s'était plutôt bien finie. Mais elle laisse, aujourd'hui encore, un sentiment d'inachevé. L'implication de la police espagnole dans certains des crimes commis au nom des GAL sur le territoire français a été démontrée. La participation de membres de la police française, ainsi que de militaires, est elle aussi attestée (lire Libération du 19 septembre 1995). Mais elle n'a eu, dans l'Hexagone, que de maigres suites judiciaires. Mutations discrètes, enquêtes inabouties, voire décès des intéressés ont officiellement clos le sujet. Dans l'affaire Segundo Marey, aucun poli