Madrid, de notre correspondant.
Felipe Gonzalez ne sait rien des GAL. C'est du moins ce qu'il a affirmé hier, lors de son témoignage devant le Tribunal suprême où se déroule le procès des Groupes antiterroristes de libération, responsables d'une «guerre sale» contre l'ETA qui fit au moins 25 morts dans les années 80 au Pays basque français. «Jamais il ne m'est venu à l'esprit d'utiliser les structures du ministère de l'Intérieur pour commettre des actions illégales en France», a affirmé l'ancien président socialiste du gouvernement espagnol, en réponse aux questions des avocats des principaux accusés. Ceux-ci tentent de démontrer que la création des GAL, en décembre 1983, a répondu à une volonté délibérée du gouvernement de l'époque, notamment dans le but de secouer les autorités françaises, jusqu'alors inertes dans la lutte anti-ETA. Convoqué comme simple témoin, Felipe Gonzalez, détendu et souriant, a dû répondre trois heures durant à un feu nourri de questions. A celles, notamment, de l'avocat de Ricardo Garcia Damborenea, l'ancien patron des socialistes de Biscaye (Bilbao), qui, depuis le banc des accusés, affirme que c'est bien «le président du gouvernement» qui a «pris la décision» de créer les GAL, à l'automne 1983, et que les deux hommes en avaient parlé à plusieurs reprises au siège de la présidence du gouvernement. «Impossible», a répondu hier Felipe Gonzalez: «Je n'ai jamais parlé de lutte antiterroriste avec Ricardo Garcia Damborenea puisque je n'avais pas confian