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Libération

Schröder, un Européen pas très convaincant. Le rival de Kohl aux élections allemandes planchait hier sur la politique étrangère.

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publié le 24 juin 1998 à 4h15

Francfort-sur-le-Main, envoyée spéciale.

«Provincial», «eurosceptique», «nationaliste»" Gerhard Schröder s'avance sur la scène politique étrangère précédé d'une fâcheuse réputation: obsédé par l'économie et la santé des entreprises, il aurait encore du mal à lever les yeux au-delà des frontières de la Basse-Saxe, le Land qu'il gouverne depuis 1990. A peine nommé candidat social-démocrate à la chancellerie allemande, un de ses premiers gestes de politique étrangère avait été de déjeuner avec le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko, mis au ban de l'Union européenne pour violations répétées des droits de l'homme. Une bourde que Schröder a justifiée par les «intérêts économiques» d'une grande entreprise de son Land qui voulait investir en Biélorussie, mais qui a confirmé son image de béotien complètement inexpérimenté sur la scène internationale.

Pour corriger cette image, démontrer que Schröder est «bon européen» malgré tout, le SPD avait organisé hier un mini-congrès de politique étrangère à Francfort. Quelques témoins de vertu ont prêté leur concours: le ministre français de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn, l'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, ou le ministre hongrois des Affaires étrangères, Laszlo Kovacs. Le message, résumé par un porte-parole du SPD, est simple: «Nous voulons un changement de politique, sauf en politique étrangère, où nous nous plaçons plutôt dans la continuité.» «Ce n'est pas que les élections du 27 septembre se joueront