A quelques jours du Congrès mondial sur le sida qui se tient à
partir de ce week-end, à Genève, l'Onu-Sida (1) a rendu public les derniers chiffres sur l'avancée de l'épidémie. Ils ne sont en rien encourageants. Partout, sur tous les continents, la progression se poursuit. Et le cri d'alarme qui avait été lancé, le 1er décembre dernier à la suite d'une réévaluation de la situation mondiale, n'a manifestement pas changé la donne (Libération du 1er décembre 1997). Plus de 30 millions de personnes sont ainsi touchées par le virus à travers le monde. Près de 12 millions sont mortes depuis le début de l'épidémie, dont 2,3 millions en 1997. «Le virus provoque près de 16 000 nouveaux cas d'infection chaque jour. En 1997, cette progression s'est traduite par 5,8 millions de nouveaux cas d'infection», note le professeur Peter Piot, qui dirige l'Onu-Sida. «Et pourtant, poursuit-il, on n'a jamais été aussi bien informé sur ce qui permet effectivement de prévenir la propagation de l'épidémie.»
Afrique subsaharienne. «Plus des deux tiers de toutes les personnes dans le monde qui sont infectées par le VIH à l'heure actuelle vivent en Afrique, au sud du Sahara, et 83% au moins du total mondial des décès dus au sida sont survenus dans cette région.» La situation est néanmoins très mouvante. Si l'on assiste à une stabilisation, voire à une régression de l'épidémie en Ouganda ou au Sénégal, dans les pays du sud de l'Afrique, l'épidémie s'emballe, en particulier en Afrique du Sud: «700 000 Sud-A