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Libération

Election aujourd'hui de la première Assemblée de la province. IRLANDE DU NORD : LA PAIX EN CAMPAGNE. A Lurgan, la candidate nationaliste voudrait effacer la violence.

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publié le 25 juin 1998 à 4h19

Lurgan, envoyé spécial.

Les bordures des trottoirs sont encore peintes aux couleurs bleu, rouge et blanche de l'Union Jack, mais, dans ce pays de symboles, un drapeau irlandais pend, noyé de pluie, à un lampadaire. «C'était un quartier protestant, mais, depuis plusieurs années, les catholiques sont venus», explique Brid Rogers, l'une des leaders du SDLP (Social Democratic and Labour Party) en campagne pour les élections d'aujourd'hui. Premier parti «nationaliste» (catholique) de la province, le SDLP pourrait, selon certains sondages, créer la surprise et devenir le premier parti d'Irlande du Nord, battant la tribu protestante, majoritaire mais divisée, et donnant la place de Premier ministre à son leader, John Hume, selon le mécanisme prévu par l'accord de paix conclu en avril.

Cohabitation. «Nous sommes partout», dit en souriant Brid Rogers, qui se présente à Upper Barn, une circonscription à l'ouest de Belfast, montrant l'alignement des petites maisons autrefois «unionistes», mais désormais catholiques. Avec une petite équipe de fidèles soigneusement couverts de cirés, la candidate fait les rues «nationalistes» de Lurgan, petite ville proprette où une majorité protestante cohabite avec une minorité catholique en pleine croissance. «Cela a l'air d'aller, mais les tensions sont fortes: dès qu'il y a un problème, ça repart, explique Rita, qui tient un pub, catholique, avec son mari. A Lurgan, la frontière, ce sont les toilettes municipales: d'un côté, c'est nous; au-delà, c'est