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Libération

L'Afrique du Sud, nouveau géant à courtiser. Paris cherche à se rapprocher de Pretoria, qui se méfie.

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publié le 26 juin 1998 à 4h28

De notre correspondante en Afrique du Sud.

Chaque week-end, aux puces de Johannesburg ou du Cap, les vendeurs d'objets africains exhibent leurs trésors: masques ivoiriens, corbeilles tressées de Namibie, croix éthiopiennes. Et, pour négocier un prix raisonnable, il est parfois préférable de palabrer en français. Car la plupart des vendeurs sont venus des pays voisins d'Afrique australe, mais aussi de plus loin, du Cameroun, du Togo ou du Mali. Tous attirés par le nouvel eldorado sud-africain. Depuis la fin de l'apartheid, l'Afrique du Sud a cessé d'être cette presqu'île hostile à l'extrême pointe du continent noir. Les frontières se sont ouvertes et, désormais, toutes les grandes capitales africaines sont reliées par avion à Johannesburg.

Nouveaux alliés. «La porte de l'Afrique ne se trouve plus à Abidjan ou Brazzaville mais en Afrique du Sud», proclamait il y a quelques mois le quotidien local Business Times. Est-ce cette nouvelle porte que Jacques Chirac vient chercher en Afrique du Sud? Dans la patrie de Mandela, beaucoup en sont persuadés. «La France s'est fourvoyée avec sa politique coloniale en Afrique et cherche désormais de nouveaux alliés», constate William Mervin Gumede, chroniqueur au Sunday Independent. La presse sud-africaine s'est délectée des dernières rumeurs qui ont entouré la préparation du voyage présidentiel: la délégation française aurait essayé, sans succès, d'obtenir la présence de Mandela à toutes les étapes. «En Afrique, l'Afrique du Sud ne souhaite pa