Pékin, de notre correspondante.
C'est la rencontre des deux puissances de la fin de siècle: les Etats-Unis au faîte de leur influence et la Chine grandissante, mais encore imprévisible. Première visite d'un président américain en Chine depuis la répression du mouvement démocratique de Tian Anmen en 1989, la tournée de Bill Clinton revêt à la fois une portée symbolique et une importance stratégique. «L'un des objectifs de la Maison Blanche est de faire évoluer la vision des Américains sur la Chine actuelle, explique le professeur David Shambaugh, un sinologue, conseiller influent de Clinton. Les Occidentaux ont une approche de la Chine encore figée sur Tian Anmen. Les images de chars, la fin brutale du printemps euphorique de 1989, d'un régime dictatorial, de droits de l'homme bafoués. Tout ceci est toujours vrai, mais la Chine s'est incroyablement transformée en près de dix ans, et le public doit en prendre conscience.»
Le dossier taïwanais. Le voyage permettra surtout d'aborder en direct les problèmes à la croisée des deux empires. Taiwan, la «province rebelle» qui entretient des relations privilégiées avec les Etats-Unis, constitue le principal sujet de friction du point de vue chinois. Pékin aurait souhaité que les Etats-Unis s'engagent à ne plus vendre d'armes à Taiwan et usent de leur influence pour inciter l'île nationaliste à se réunifier avec le continent, mais les lobbies taïwanais ont été actifs et la publication d'un nouveau communiqué sino-américain sur Taiwan s