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Libération

Les petits pas de Chirac à Pretoria

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Reçu par Mandela, il a joué les modestes et proposé un «nouveau partenariat».
publié le 27 juin 1998 à 4h29
(mis à jour le 27 juin 1998 à 4h29)

L'homme est vieux, 79 ans. C'est avec difficulté qu'hier il descendait les escaliers de l'Union Buildings à Pretoria. En bas des marches, il se tient droit comme un «i». D'ici, il peut dominer toute la ville. D'ici, le 10 mai 1994, devant 100 000 personnes, il a lancé son fameux «Jamais, jamais, plus jamais cette terre ne devra connaître l'oppression" Que la liberté règne!» Le président Nelson Mandela attend Jacques Chirac. Les portières des voitures ont à peine claqué qu'il donne une accolade chaleureuse au président français. Sa voix rocailleuse porte: «My dear friend, how are you?» Jacques Chirac l'aide à remonter les marches. Et les redescend seul, pour passer les troupes en revue sous le regard de Mandela, statue du Commandeur. Ces formalités terminées, les deux hommes s'enferment pour un premier tête-à-tête d'une heure, suivi d'une courte conférence de presse, précédée de la signature de quatre accords de coopération dans les domaines maritime, policier, douanier et sportif, un nouveau pas alors que la France arrive loin derrière les USA, la Grande-Bretagne ou l'Allemagne dans ses échanges et ses investissements dans le pays. «Continuité». Pour Mandela, le voyage de Jacques Chirac, deuxième étape de sa tournée en Afrique australe, ne constitue pas «un nouveau départ». «C'est la continuité d'un processus», remarque-t-il. Toujours carré et sans fioritures diplomatiques, il ajoute, avec son indépendance d'esprit: «Le président Mitterrand a été le premier chef d'Etat à