Pékin de notre correspondante
Le sommet entre Bill Clinton et son homologue Jiang Zemin, qui s'est tenu samedi et dimanche à Pékin, vient d'ouvrir une nouvelle phase dans les relations sino-américaines. Indéniablement, le courant est passé entre les deux chefs d'Etat, qui s'étaient déjà rencontrés sept fois, et cette visite restera marquée par le débat extraordinaire qui s'est déroulé entre eux samedi matin. Peu après la cérémonie d'accueil protocolaire sur la place Tian Anmen et l'entretien restreint des deux Présidents, la délégation américaine a été prévenue que la rencontre avec la presse serait, fait exceptionnel, retransmise en direct par la télévision chinoise. Pendant près d'une heure, les deux chefs d'Etat se sont répondu d'un ton poli mais ferme sur les questions les plus explosives: la répression de Tian Anmen, les dissidents, Taïwan et le Tibet. La tuerie de Tian Anmen «contre les citoyens chinois de tous âges qui réclamaient la démocratie était une erreur», a ainsi déclaré Bill Clinton. Jiang Zemin lui a répondu que la répression avait permis de maintenir la stabilité en Chine et d'assurer son développement aujourd'hui. «J'ai passé du temps avec le dalaï-lama», a encore dit Clinton, parlant du chef spirituel et politique des Tibétains en exil, «je crois que c'est un homme honnête et je suis sûr que si vous aviez une conversation avec lui, Président Jiang, vous vous apprécieriez beaucoup.» Au sortir de cet étonnant débat télévisé, les représentants de la Maison