Menu
Libération

Inculpé pour un massacre à Vukovar. L'ancien maire de la ville a nié tout au long du procès.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 juin 1998 à 4h39

Les uns verront dans le suicide de l'ancien maire de Vukovar un aveu

de culpabilité, les autres l'acte de désespoir d'un homme emporté par la tourmente de temps troublés. Après six mois d'audiences, le verdict de son procès pour crimes de guerre aurait dû être prononcé dans deux semaines. Son geste met fin à la procédure et l'on ne saura jamais si la cour l'aurait déclaré coupable.

Slavko Dokmanovic, 48 ans, qui se plaignait d'une manière récurrente de troubles physiques et de dépression, n'avait jamais accepté son arrestation en juin 1997. Il avait été attiré sous un prétexte fallacieux en Slavonie orientale ,par des responsables des Nations unies qui ont administré jusqu'en janvier cette région de Croatie ôtée en 1991 à la tutelle de Zagreb par les rebelles serbes appuyés par l'ex-armée yougoslave. L'ancien maire qui vivait en Serbie a été interpellé dès qu'il a franchi la frontière. Il ignorait qu'il était recherché, comme le reste du monde qui découvrit l'existence d'inculpations secrètes lancées par le Tribunal pénal international.

Tout au long de son procès, Dokmanovic a nié avoir supervisé le massacre de 200 Croates à l'hôpital de Vukovar lors de la chute de la ville en novembre 1991. «Il répétait sans cesse qu'il était innocent et qu'il voulait se tuer», a déclaré hier un de ses défenseurs. Lors des audiences, Dokmanovic avait dressé de lui-même le portrait d'un modéré sans grand pouvoir pris dans «un jeu dont il n'avait pas compris le scénario» et parmi des gens dont i