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Libération

Le XIIe congrès mondial sur le sida, à Genève. La contamination mère-enfant recule. L'ONU expérimente dans le tiers-monde la distribution d'AZT aux femmes enceintes.

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publié le 30 juin 1998 à 4h39

Genève, envoyé spécial.

Robin Gornaj, jeune mère séropositive, l'a dit avec force: «Bonne nouvelle! On peut réduire de manière spectaculaire la contamination du virus du sida de la mère à l'enfant durant la grossesse, en lui donnant un médicament.» Puis elle a ajouté, cherchant à garder le même sourire: «Mauvaise nouvelle! Il n'y a rien pour la mère.»

Des enfants sains, mais demain orphelins. C'est dans ce terrifiant paradoxe sanitaire que se trouvent les limites de l'annonce spectaculaire faite par l'ONU-Sida hier, au premier jour du Congrès mondial sur le sida qui se tient toute la semaine à Genève. «Mais il faut bien commencer», a répondu Peter Piot, directeur d'ONU-Sida, avant de s'expliquer. «Nous allons mettre en place dans plus de dix pays en voie de développement des expériences pilotes, portant sur environ 30 000 femmes séropositives. Et le laboratoire Glaxo-Wellcome est d'accord pour baisser de façon très substantielle le prix de sa molécule antirétrovirale, l'AZT.»

L'équation médicale est apparemment simple. Cela fait maintenant plus de quatre ans que l'on sait que si l'on prescrit de l'AZT (1) à une femme enceinte pendant sa grossesse et durant l'accouchement, on arrive à faire baisser de deux tiers le taux de contamination, le faisant passer de 25% à moins de 8%. Le risque diminue encore si la femme n'allaite pas et si l'accouchement est effectué par césarienne. Dans les pays occidentaux, on tend même vers un risque quasi nul en prescrivant un cocktail de molécules