La Haye, de notre correspondante.
Le suicide de l'ancien maire de Vukovar, le Serbe Slavko Dokmanovic, dans la prison modèle de Scheveningue au nord de La Haye, a mis le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) en état de choc. La plus haute instance juridique internationale, qui ne peut prononcer de condamnation à la peine capitale, s'est montrée incapable d'empêcher qu'un de ses prisonniers ne se donne la mort.
Dimanche après-midi, l'accusé, dont le procès venait de s'achever, s'est senti mal et a demandé l'assistance d'un docteur. Il a été mis sous surveillance renforcée: la lumière de sa cellule restait allumée en permanence et des gardes venaient faire un contrôle toutes les demi-heures. A 23 h 30 dimanche, la visite de contrôle n'a rien révélé de spécial. Mais, à minuit, Dokmanovic était trouvé mort. Il s'était pendu à la poignée de la porte après avoir coupé les fils d'électricité à l'aide d'un rasoir électrique, de sorte que les gardes ne puissent plus regarder à l'intérieur. En fait, personne ne s'est rendu compte que la lumière était éteinte. Le porte-parole de l'ambassade de Yougoslavie à La Haye, Vladimir Novakovic, estime que «toutes les précautions n'ont pas été prises. Son état de dépression était connu, mais on n'a pas été assez attentif».
La prison de Scheveningue applique un régime de haute surveillance. Un garde a la responsabilité de seulement quatre prisonniers. Mikhaïl Wladimiroff, ancien avocat du Serbe Dusan Tadic condamné à vingt ans de