Genève, de notre correspondant.
Des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et un génocide ont selon toute vraisemblance été commis dans l'ex-Zaïre entre octobre 1996 et mai 1997. C'est ce qui ressort d'un rapport confidentiel et non définitif des Nations unies dont Libération a obtenu copie. Conformément à leur mandat, les enquêteurs de l'ONU sont arrivés à Kinshasa le 24 août 1997 pour vérifier les allégations de massacres commis à l'est du Zaïre, qui expliqueraient la disparition de quelque 180 000 Hutus. Trente-cinq semaines plus tard, les enquêteurs sont repartis insatisfaits devant les «vexations», les intimidations physiques et les obstacles de tous ordres opposés par les autorités de Kinshasa. Un seul exemple est relaté dans leur rapport: le 8 avril 1997, après avoir été menacé par des officiers gouvernementaux qui ont sorti leurs armes, un enquêteur a été enfermé dans une pièce à l'aéroport et détroussé de documents et de disquettes qui contenant notamment des dépositions de témoins. Dans leurs conclusions de leur rapport, les enquêteurs écrivent: «Les circonstances entourant les attaques sur les camps à l'intérieur du Zaïre en 1997, y compris les opérations de "ratissage, ainsi que les massacres de personnes en train de traverser la frontière pour se rendre dans la république du Congo, témoignent de l'intention d'éliminer les Rwandais hutus qui sont restés au Zaïre. Une interprétation possible de cette phase d'opérations menées par l'Alliance des forces démoc