Luanda, envoyé spécial.
L'horreur de la guerre plane sur l'Angola. Tout peut basculer. La tension est palpable à Luanda, délabré, dernière étape pour Jacques Chirac dans son périple de six jours en Afrique australe. Accueilli lundi soir par le président José-Eduardo Dos Santos, le chef de l'Etat s'est vu embarquer, aussi sec, dans une limousine, au grand dam des hommes chargés de sa protection, laissés en carafe devant une banderole aux slogans marxisants: «France-Angola, une coopération modèle». Quelques instants plus tard, lors de la réception au palais présidentiel, autour d'une immense piscine où se pressaient ministres et députés du MPLA du président Dos Santos ou de l'Unita de Jonas Savimbi, des discussions portaient presque exclusivement sur la reprise possible de cette guerre civile de plus de vingt ans qui a ramené ce pays, l'un des plus riches d'Afrique avec son pétrole et ses diamants, au rang des pays les plus pauvres du monde. La mort accidentelle d'Aliona Blondin Baye, représentant spécial des Nations unies, vient alourdir encore l'atmosphère, alors que Savimbi et l'Unita n'ont toujours pas accepté de rendre armes et villes qu'ils détiennent encore. «C'est le moment de la clarification définitive, où les prévaricateurs vont devoir assumer s'ils sont réellement engagés à faire la paix ou la guerre" Si leur choix est celui de la guerre, ils devront l'assumer clairement», déclare le président Dos Santos dans son toast. «La paix est fragile. Il faut la protéger. Il